CHEIKH BAMBA DIÈYE: « J’ALERTE SUR UN ÉVENTUEL CHOIX PAR DÉFAUT EN 2024 »
La question du 3e mandat a été évoquée lors de l’émission Jury du Dimanche. Étant l’invité de Mamoudou Ibra Kane sur les ondes de la 90.3 IRadio, Cheikh Bamba Dièye du Front pour le socialisme et la démocratie/Benno Jubël (Fsd/Bj) a souligné que de nos jours, la totalité de l’opposition est opposée à un 3e mandat. « Je trouve le slogan bon, mais très limité. Parce que l’élection présidentielle c’est une question d’une journée à la limite. Au-delà, qu’est-ce qu’on va faire ? Quelle perspective allons-nous décliner ? C’est ce qui est dommage et c’est ça qui pose beaucoup de problèmes. Parce que des acteurs politiques s’engagent pour leur pays et mènent un combat pour la justice. Il est dommage qu’à la fin de leur mandat qu’on soit retourné aux engagements premiers et aux revendications premières. C’est pourquoi les acteurs politiques de tout bord doivent réfléchir profondément et penser au Sénégal », a-t-il dit.
Toutefois, il a alerté sur un éventuel choix par défaut en 2024. « Une élection présidentielle autour du non au 3e mandat va occulter l’essentiel de la vie publique et politique au Sénégal. Pendant tout ce temps, on aurait dû avoir du temps pour parler aux Sénégalais sur les enjeux de l’heure », dit-il. Avant d’enchaîner : « on est au Sénégal où la parole donnée à un sens. De ce point de vue-là, je pense qu’il est extrêmement important que si nous voulons construire notre pays que l’idéal de l’homme politique soit conforme à nos aspirations. Dans notre société profonde, en milieu mouride, en milieu Tidiane, en milieu Layenne il n’y a plus de crédit auprès d’une personne qui n’accorde pas de l’importance à ses engagements. C’est à ce niveau-là que le fait de nous opposer à un 3e mandat de Macky Sall est un impératif. On ne peut pas l’occulter mais il est essentiel ».
Concernant la question du 3e mandat de Macky Sall toujours, Cheikh Bamba Dièye ne le juge pas nécessaire. « Parce que, dit-il, personne n’est indispensable au Sénégal. Des présidents ont été exceptionnels durant leur mandat mais au-delà, la vie ne peut pas se suffire sur une certaine forme de stagnation. Nous avons besoin de nous renouveler dans nos idées, dans nos personnalités. C’est pour cela qu’on a voulu rejeter le mandat permanent. Parce que nous sommes dans un monde qui change, qui évolue. Et les gens peuvent être fatigués, émoussés. Il y a l’usure du pouvoir. Il y a tellement de facteurs qui participent à ce que nous puissions comprendre qu’au-delà de deux mandats la personne est éreintée, usée par le pouvoir qu’elle n’est plus capable de relever les défis. C’est monstrueux de penser qu’une personne est la clé de la situation », indique l’invité du JDD.
Avec Emedia