Grève des contrôleurs aériens : l’ASECNA livre sa version et met en place un plan de contingence

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L’Agence pour la sécurité de la navigation aérienne en Afrique et à Madagascar (Asecna) n’a pas fini de traverser des zones de turbulences. Après l’annonce des contrôleurs aériens qui ont lancé un appel à la grève à partir de ce vendredi 23 septembre, la direction générale n’a pas tardé à apporter la réplique. En conférence de presse ce vendredi, ils ont tenu à éclairer l’opinion publique sur ce climat nuageux que traverse l’agence publique. Le Directeur des ressources humaines et le Directeur de l’exploitation de la navigation aérienne ont tour à tour pris la parole pour apporter leur version face à cette situation. 
 
Le Directeur des ressources humaines Ceubah Guelpina est revenu sur les raisons de ce mouvement d’humeur des contrôleurs aériens. Selon les explications du DRH, l’Asecna a en son sein un organe communautaire qui regroupe l’ensemble des travailleurs de toutes les structures ainsi que les associations professionnelles localement constituées. Cet organe communautaire de concertation et de négociation se réunit régulièrement pour pouvoir négocier, discuter et retenir, de commun accord, les revendications des travailleurs. Ces revendications sont compilées et il leur est assigné un ordre de priorités dans  la mise en œuvre. Les représentants des travailleurs désignent aussi un bureau dénommé bureau collectif des représentants des travailleurs qui échange avec l’administration de l’Asecna sur le suivi de toutes les revendications y compris celles des contrôleurs aériens. «Les contrôleurs ont toujours demandé à se démarquer de cette démarche communautaire avec le désir de faire cavalier seul», affirme Ceubah Guelpina. 
 
Un syndicat jugé ‘illégal’
 
Cette fédération, qui s’est constituée autour d’associations professionnelles des différents pays selon le directeur des ressources humaines, ne peut faire de revendications. Les contrôleurs aériens ont donc créé dans onze pays des syndicats au niveau national. Ils ont, à travers ce syndicat, créé une union avec un récépissé de dépôt obtenu en Côte d’Ivoire et ont lancé un préavis de grève le 25 juillet. 
 
La direction va entamer des négociations et sur les dix-neuf points, onze ont fait l’objet d’accords. Le comité des ministres, organe suprême de l’Asecna, demande aux contrôleurs de suspendre leur préavis. «Ils n’ont pas respecté le délai de préavis et vont déclencher le 20 septembre par une lettre servie au directeur général pour dire qu’ils réactivent leur préavis de grève», fait savoir Ceubah Guelpina. Il révèle qu’une ordonnance a été prise en Côte d’Ivoire qui lève la grève. Malgré tout cela, les contrôleurs ont continué dans leur logique et sont en train de perturber le fonctionnement des services de l’Asecna. «Nous ne pouvons négocier avec un syndicat illégal qui a enclenché une grève sauvage», affirme le directeur des ressources humaines non sans regretter cette situation. Ce dernier explique que  des dispositions ont été prises  sur le plan judiciaire et légal pour pouvoir assurer la gestion de cette situation. 
 
Louis Bakienon, directeur de l’exploitation de la navigation aérienne, a quant à lui rassuré. «Nous avons mis en place un dispositif dénommé plan de contingence pour assurer la continuité pour que tous les aéronefs qui transitent puissent le faire en toute sécurité», déclare-t-il. Le plan de contingence permet selon lui de désigner des routes aériennes pour servir toute la région. Les Etats disposent de ce plan pour parer à ces situations. 
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