Mali : la vidéo d’un homme marchant sur le Coran fait scandale

0
Apparue sur les réseaux sociaux fin octobre, une vidéo mettant en scène un homme dont l’identité reste inconnue, vraisemblablement un citoyen malien, montant pieds nus sur le Coran après avoir tenu des propos très virulents sur l’islam, a provoqué une vive polémique au Mali. Et un déferlement de colère.
 
S’exprimant en bamanakan, l’homme revendique être adepte du kémitisme, « la croyance des ancêtres (sic) », selon l’intéressé. Le culte, très peu représenté dans le pays est incarné au Mali par l’écrivain Doumbi Fakoly : celui-ci a été convoqué par les autorités afin qu’il les aide à retrouver le jeune homme incriminé, « avant que les musulmans » ne le trouvent.

 
Sur la vidéo, le jeune homme brandit le livre sacré des musulmans, dont il dit notamment vouloir prouver les mensonges, fruits « du banditisme des Arabes ». Des propos jugés « blasphématoires », qui ont provoqué des réactions tous azimuts parmi la communauté musulmane, qui représente plus de 90 % de la population malienne selon des chiffres officiels datant de 2021. Loin de se cantonner aux internautes, la polémique a trouvé écho jusque dans les hautes sphères politiques, religieuses et judiciaires du pays.
 
C’est « avec amertume » que le ministère des Affaires religieuses dit avoir pris connaissance des propos de l’individu. Dans une communiqué daté du 31 octobre, le ministre Mahamadou Koné a dénoncé des « propos et actes blasphématoires de la part d’un individu mal intentionné à l’encontre de l’islam, religion de la majorité des Maliens », jugeant que l’incident pouvait « porter atteinte à l’ordre public ».
 
La crainte que la situation s’envenime est partagée par le Parquet général de la Cour d’Appel de Bamako qui s’est auto-saisi de ce qu’il qualifie d’ « agissements injurieux contre le Coran, le prophète Mohamed […] et l’islam ». La justice malienne estime en effet que l’auteur de la vidéo a violé l’article 58 du Code pénal.
Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.