Les syndicalistes reconnaissent la dette que leur entreprise doit à la Senelec, mais souhaitent que le différend se règle à l’amiable, pour ne pas être lésés. S’ils ne sont pas entendus, ils menacent de bloquer les avions au sol dès la semaine prochaine.L’Aéroport international Blaise Diagne de Diass, classé parmi les aéroports les plus performants de la sous-région, risque de connaître des perturbations dans les jours à venir.
En effet, suite à un différend entre le consortium Limak-Aibd-Summa (Las) et la Senelec, portant sur une affaire de 4 milliards de francs Cfa, le magistrat Malick Lamotte a condamné Las à payer à la Senelec, ce montant. D’ailleurs, pour les contraindre à payer, une décision de Justice a été prise, bloquant les comptes de Las.
Cette décision à fait sortir le Syndicat du personnel des activités aéronautiques nationales du Sénégal (Sympas) hier, pour déclarer qu’il fera face à cette mesure en déposant un préavis de grève afin de bloquer tous les avions au sol dès la semaine prochaine.Selon Serigne Moustapha Gaye, Secrétaire général du Sympas, Las reconnaît volontiers qu’il doit à la Senelec, 4 milliards, mais dénonce le blocage des comptes du gestionnaire de l’Aibd.
« Nous avons appris une décision de Justice qui bloque les comptes de Las. Je précise que nous acceptons la dette que nous devons à la Senelec, qui est pratiquement de 4 milliards de francs Cfa. Nous devons cette dette parce que nous avons traversé le Covid-19 en fermant l’aéroport sans redevances, et en maintenant toutes les charges liées à l’exploitation. Il y a également la refacturation. Nous facturons l’électricité et l’eau mais pratiquement toutes les structures de la plateforme ne paient pas. Et en plus, il y a que les structures parrainées par l’Etat du Sénégal, à savoir Air Sénégal, Transair et les structures qui sont au niveau du Copis, à savoir Sécubac, Infinity, Global et Senecartours, nous doivent beaucoup d’argent », a regretté Serigne Moustapha Gaye.Il soutient, par ailleurs, que la somme que ces sociétés parrainées par l’Etat doivent est de 15 milliards, mais que ces sociétés ne sont pas inquiètes.
« Air Sénégal, qui détient 40% du trafic de l’Aibd, nous doit 9,8 milliards, Transair 1,5 milliard, Copis nous doit 5,1 milliards. Si nous faisons le cumul, nous allons nous retrouver à plus de 15 milliards que ces structures doivent à Las. Pourtant, on pouvait bloquer leurs comptes, mais nous sommes en train de négocier et de trouver des solutions parce que nous sommes dans un secteur très sensible. Nous nous sommes dit qu’il serait bien de continuer à travailler ensemble, parce que nous sommes des partenaires », a-t-il ajouté.
Face à cette décision de Justice, les travailleurs de Las ont l’impression qu’il y a des gens qui veulent que leur entreprise disparaisse, et ils ont tenu à les mettre en garde. « Qu’est-ce qui explique que ces gens fassent recours à une décision de Justice ? Nous sommes les gestionnaires, nous avons jugé pendant longtemps qu’il fallait déposer les armes et négocier, mais malheureusement, les gens n’ont pas compris. Je tiens à dire à l’Etat du Sénégal, aux usagers de la plateforme et à tous les passagers que nous allons prendre nos responsabilités parce que nous n’accepterons pas que les travailleurs de Las soient sacrifiés dans cette histoire. Nous allons déposer un préavis de grève et nous battre, tous les avions des compagnies seront maintenus au sol dès la semaine prochaine », déclare le Sympas.
Ces travailleurs invitent l’Etat du Sénégal à régler ce différend au plus vite. « La balle est dans le camp de l’Etat du Sénégal parce que toutes les structures disent que c’est lui qui est derrière cette affaire, ce que nous ne comprenons pas. Nous allons vers la fin du mois et on risque de ne pas percevoir nos salaires. Nous aussi nous sommes des Sénégalais, ici, il n’y a que 11 Turcs, malheureusement les gens parlent toujours de la société turque. Nous sommes des Sénégalais qui venons d’une structure publique, donc l’Etat du Sénégal a une responsabilité de nous protéger et de nous sécuriser », ont-ils fait savoir.
Avec LeQuotidien.