Situation sécuritaire en Afrique: Mieux adapter les capacités de la Force Africaine en Attente aux nouveaux défis sécuritaires des opérations de maintien de la paix. (Par Babacar Ba)

0

 

En 2002, à la suite de l’adoption de son Acte constitutif et du Protocole de Durban instituant le Conseil de paix et de sécurité (CPS), l’Union africaine (UA) s’est dotée d’un ambitieux dispositif de réponse aux crises, l’Architecture africaine de paix et de sécurité – connue sous l’acronyme anglais APSA – qui comprenait la création de la Force africaine en attente (FAA), une force militaire conjointe capable de répondre à des défis sécuritaires régionaux.

Ce projet traduit la volonté des Chefs d’État africains de jouer un rôle de premier plan dans la prévention et la résolution des conflits qui surviennent sur le continent.

La Force africaine en attente (ou FAA) est une force de maintien de la paix africaine prépositionnée constituée de contingents interarmes qui agiraient dans les crises africaines sous la direction de l’Union africaine.

La FAA est reconnue comme opérationnelle par l’Union Africaine en 2016. Depuis, un constat s’impose : la mutation rapide des défis sécuritaires sur le continent a montré les limites du cadre conceptuel initial de la FAA, notamment pour sa composante Capacité de déploiement rapide, favorisant l’émergence de coalitions ad hoc. Si la FAA reste un outil pertinent au regard des besoins du continent en matière de sécurité, elle doit gagner en adaptabilité, afin de s’ajuster davantage aux évolutions du contexte sécuritaire affectant la gestion des conflits. Opérations de paix, recours croissant aux coalitions ad hoc, nouvelles alliances régionales, sont autant de variables que la FAA doit mieux intégrer dans ses rouages afin de répondre de manière adéquate aux crises où elle a vocation à intervenir.

Dans un paysage dominé par l’extrémisme violent et de groupes armés transnationaux ainsi que la résurgence de coups d’état militaires, la nécessité du renforcement de la FAA se pose avec acuité.

C’est pourquoi je voudrais saluer et féliciter le puissant plaidoyer de Madame la Ministre des Affaires Étrangères et des Sénégalais de l’Extérieur, lors de la récente cérémonie de lancement de la 8eme édition du Forum de Dakar sur la paix et la sécurité en Afrique dont les discussions tourneront autour du thème : « L’Afrique à l’épreuve des chocs exogènes : défis de stabilité et de souverainetés ».

La patronne de la diplomatie sénégalaise a profité de cette occasion pour aborder la question de la force africaine en attente lors de la conférence de presse. Pour la Ministre, les difficultés que rencontre ce contingent sont au nombre de deux : l’insuffisance de ressources humaines et le manque de moyens financiers. Elle avait également rappelé le plaidoyer du Président Macky Sall sur l’impérieuse nécessité de repenser l’intervention du système des Nations Unies sur le théâtre d’opération pour repenser le maintien de la paix. Cela devra passer fondamentalement par la nécessité de compter sur nos forces locales avant de nous ouvrir à des forces extérieures.

L’évolution de la situation sécuritaire au Sahel doit nous mobiliser tous pour soutenir les nombreux efforts du Gouvernement du Sénégal dans cette recherche constante de la paix et de la sécurité dans le monde. Le prochain Forum de Dakar qui se tiendra les 24 et 25 octobre 2022 en est une parfaite illustration.

Babacar BA
Consultant International
Spécialiste en Pratique de la Prospective des Questions Internationales – Université René Descartes – Paris V
Diplômé du Centre des Hautes Etudes de Défense et de Sécurité – CHEDS

Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.