Ismaïla Madior Fall, ministre de la Justice:« Le Sénégal à une bonne réputation en matière de justice »

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20 procureurs, juges d’instruction et avocats venus de différents pays africains ont pris part, ce lundi, à un séminaire de perfectionnement sur les enquêtes et poursuites des crimes internationaux organisé à Dakar. Venu présider ladite cérémonie, le ministre de la justice, garde des sceaux, Ismaïla Madior Fall a réitéré que le Sénégal est un Etat de droit qui a une justice réputée. « Le Sg des nations unies disait qu’à chaque fois qu’on pense à un séminaire sur les crimes internationaux on pense au Sénégal. Parce que le Sénégal est un pays qui a une bonne réputation en matière de justice et en matière d’Etat de droit. On n’oublie que c’est le premier pays à avoir ratifié la Cour pénale internationale. Donc, le Sénégal est un pays de droit et je suis fier d’être à la tête du ministère de la justice d’un pays qui a une bonne réputation en matière d’Etat de droit », a dit le garde des sceaux. Réagissant sur son retour aux affaires, il a soutenu que : « je remercie le chef de l’Etat pour sa confiance qu’il m’a renouvelé. C’est juste un changement de position. Depuis une dizaine d’années je travaille avec le chef de l’Etat. J’ai été d’abord son conseillé juridique. À un moment donné j’ai été ministre de la Justice, Garde des Sceaux de 2017 à 2019. Ensuite, j’ai été ministre d’État à la présidence avant de retrouver aujourd’hui le ministère de la Justice ».

Pour sa part, Serge Brammertz, procureur du Mécanisme international chargé d’exercer les fonctions résiduelles des tribunaux pénaux, parlant de la justice internationale a indiqué qu’elle se joue souvent au niveau national. « La complémentarité doit jouer un rôle important dans tous les continents certainement aussi en Afrique. Et c’est un peu l’endroit logique quand on parle de formation des magistrats pour des pays francophones. La majorité de nos formations ont été données à Dakar. Parce que le Sénégal a toujours joué un rôle très particulier quand il s’agit de justice international. On a déjà parlé des chambres africaines extraordinaires. Ce sont des magistrats africains expérimentés qui participent aux formations », a-t-il déclaré.

Serge Brammertz travaille depuis plus de 10 ans avec les magistrats africains et c’est pourquoi, estime-t-il, qu’il y’a d’excellents juristes très expérimentés. Mais, il se pose souvent un problème de moyens. « La justice n’est pas nécessairement le secteur le mieux financé et je le dis avec tout le respect avec tous les gouvernements respectifs. Je suis convaincu qu’une démocratie sans un système judiciaire fort ne peut pas fonctionner. Il faut que les enquêteurs aient les moyens. Il faut que les magistrats aient les moyens. C’est vraiment une clé de succès pour toute démocratie et l’Afrique ne fait pas exception », a-t-il également ajouté.

Parlant des poursuites, Serge Brammertz a rappelé qu’ils ont poursuivi au niveau des juridictions des nations unies plus de 250 personnes dans les tribunaux de Rwanda et l’ex Yougoslavie. « C’est beaucoup par rapport aux autres juridictions internationales mais c’est très peu si on regarde le nombre de procès qu’il y’a encore à faire. Le procureur du Rwanda a encore plus de 1.300 mandats d’arrêt par rapport à des génocidaires potentiels. Des personnes qui sont des fugitives sur le continent africain, sur les continents européens et ailleurs. J’ai été en ex Yougoslavie il y’a trois semaines et, il y’a encore 3000 enquêtes en cours. Donc, c’est pour dire que la justice internationale seule ne peut résoudre une crise ou donner une justice suffisante par rapport aux crimes commis. Il faut toujours un élément national et de là, la justice internationale des pays directement concernés par le conflit mais aussi d’autres pays qui, dans le cadre de compétence universel ou de compétence extraordinaire, peuvent contribuer à donner une meilleure chance à la justice », a-t-il conclu.

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