Outre la question guinéenne, la CEDEAO s’est penchée sur la querelle ouverte en juillet entre le Mali et la Côte d’Ivoire après que Bamako a arrêté des soldats ivoiriens. Tous les dirigeants ouest-africains –à l’exception du Mali, de la Guinée et du Burkina Faso dirigés par des juntes et suspendus de la Cédéao– ont réclamé la libération de 46 militaires ivoiriens encore détenus au Mali. Pour dénouer cette crise, la CEDEAO mise sur Macky Sall, Nana-Akufo Addo et le président togolais, Faure Gnassingbé.
« Mardi (27 septembre, NDLR), la Cédéao dépêchera au Mali les présidents du Sénégal, Ghana, du Togo pour obtenir leur libération. (…) L’heure des coups d’Etat est révolue », a informé Omar Aliou Touray, président de la commission de la Cédéao.
C’est la Côte d’Ivoire qui avait appelé il y a huit jours à la tenue d’un sommet « dans les meilleurs délais » devant l’aggravation du contentieux avec le Mali, réclamant même des sanctions contre son voisin.
Le président ivoirien Alassane Ouattara est considéré comme l’un des moins conciliants vis-à-vis de la junte malienne. Les relations se sont détériorées avec l’arrestation des soldats ivoiriens à leur arrivée à Bamako le 10 juillet.
Ils devaient, selon Abidjan et l’ONU, participer à la sécurité du contingent allemand des Casques bleus au Mali mais Bamako a dit les considérer comme des « mercenaires » venus attenter à la sûreté de l’Etat.La Cédéao a infligé en janvier un sévère embargo commercial et financier au Mali. La junte dirigée par le colonel Assimi Goïta s’est depuis engagée sous la pression à organiser des élections en février 2024, et la Cédéao a levé l’embargo.
La junte guinéenne avait été parmi les rares à se solidariser avec le Mali face aux sanctions, et avait maintenu les frontières ouvertes. Son chef, le colonel Mamady Doumbouya, sortant du pays pour la première fois depuis septembre 2021, a pris part jeudi au côté de son homologue malien, le colonel Assimi Goïta, aux célébrations du 62e anniversaire de l’indépendance malienne.